Conférence de PAVéS du 25.04.2018 : l'or qui mine la Guyane

Conférence : l’or qui mine la Guyane

Blog, Conférences et ateliers

En 2011, les premières études liées au projet de la Montagne d’Or en Guyane sont menées, en vue de créer une nouvelle mine d’or industrielle à partir de l’exploitation des ressources données dans cette zone naturelle.

Alors que le permis d’exploitation vient d’être déposé par les entreprises minières Nordgold et Columbus gold, le collectif citoyen Or de question s’est saisi du sujet et a déposé en février dernier un recours contre ce permis. Et pour cause, de nombreuses associations et groupes environnementaux avaient dénoncé les conséquences néfastes de ce projet, malgré l’attitude de déni du gouvernement.

Le 25 avril 2018, nous avons eu le plaisir de recevoir trois intervenants lors d’une conférence organisée par PAVéS pour sensibiliser sur ce sujet et pour en apprendre davantage. Nous avons ainsi eu le plaisir d’accueillir :

  • Patrick Monier, porte-parole du collectif citoyen Or de Question, luttant contre le projet de la Montagne d’Or.
  • Françoise Grenand, anthropologue, chercheuse au CNRS, spécialiste des peuples des forêts tropicales.
  • Pierre Grenand, anthropologue, chercheur à l’IRD, a consacré sa carrière à l’étude des peuples des forêts tropicales en Guyane et au Brésil.

Voici un aperçu de ces effets destructeurs de ces exploitations.

Carte des exploitations illégales de ressources en Guyane du WWF

Des destructions environnementales.

« Le respect de l’environnement fait partie intégrante de nos valeurs et de nos activités à toutes les étapes de développement du projet » pouvons-nous lire sur le site internet de la Montagne d’Or. Pourtant, toute exploitation minière semble nécessairement détruire de manière directe ou indirecte le paysage environnant. De manière directe d’une part car pour extraire l’or il faut creuser les sols sur plusieurs centaines de mètres de profondeurs. Pas de montagne donc, mais un trou. Une tranchée de 2,5km de long et 500 mètres de large, profonde de 400 mètres (à titre de comparaison, on pourrait y mettre la Tour Eiffel ou 32 stades de France), qui nécessitera un stockage et endiguement de boues cyanurées générées par l’exploitation minière. Cela signifie ainsi qu’il faut en fait détruire plusieurs couches de la biodiversité terrestre, alors même que le territoire Guyanais, proche de l’Amazonie, est une réserve riche pour la faune et la flore. De manière indirecte également, car en contaminant les sols avec la pollution mercurielle, la qualité de l’eau disponible pour les Guyanais se trouve réduite, provoquant en conséquence le développement de maladies infectieuses chez les enfants alors même que les fleuves Mana et Maroni sont une source principale d’approvisionnement. Par ailleurs, l’extraction modifie la turbidité de l’eau (sa capacité à diffuser la lumière), ce qui menace la reproduction des espèces qui y vivent. Une belle hypocrisie du gouvernement qui promeut néanmoins la transition énergétique dans les départements d’outre-mer.

 !guyane

 

Mais ces conséquences ne constituent que quelques éléments d’une longue liste. La mobilisation citoyenne est déjà engagée, par exemple par le biais du collectif Or de Question cité plus haut : il est de notre devoir citoyen de faire entendre nos voix pour ne pas miner notre planète…

 

 

Pour en savoir plus

Les études du WWF :

– sur l’orpaillage illégal en Guyane : Rapport WWF solutions lutte contre l’orpaillage

– sur la Montagne d’Or : Rapport WWF Montagne d’or

Une réflexion sur “Conférence : l’or qui mine la Guyane

Votre commentaire